Une soirée… banale… en apparence

Une soirée… banale… en apparence
J’ouvre la porte du petit bar. Je dois dire qu’a première vue, l’endroit semble miteux, et je me demande vraiment ce que je viens faire ici. L’endroit est mal éclairé, et une odeur de renfermé et de bière qu’on a renversé trop souvent sur le plancher s’en dégage. La musique est du genre rock, ce que j’aime bien. Je m’avance lentement vers le bar, où il n’y a qu’un seul client d’installé. Sur ma droite, les trois hommes assis à une table, me regardent longuement. Faut dire que ma mini-jupe laissant voir mes cuisses et le début de mes fesses, ainsi que ma blouse fortement décolletée ont de quoi attirer les regards. Bien que je me sente extrêmement mal à l’aise, je sens mes seins se durcir et pointer a travers mes vêtements. Voyant que je ne m’intéresse pas à eux, ils me fixent encore un peu, se disent quelques commentaires qui les font sourire et continuent à écouter du sport en reprise sur un des nombreux écrans de la place. L’endroit est presque désert, les seules autres personnes qui s’y trouvent sont la serveuse et deux hommes dans le fond qui jouent au billard.

« Ca va chérie ? » me lance l’homme tout en me tendant un verre. « Ca va aller mieux quand je serai sortie d’ici » lui répondis-je tout en prenant le verre, que je calle d’une traite. Cet homme, c’est mon mari. Lui et moi sommes ensemble depuis dix ans déjà. Et si j’ai l’air d’une trainée ce soir-là, c’est son œuvre. Voilà quelques temps déjà qu’il me le demandait. Et je refusais systématiquement : déjà que je n’étais pas super friande de rapprochements intimes, je n’étais sûrement pas pour jouer a la pute en public ! Mais dernièrement, j’ai eu des problèmes financiers et il m’a grandement aidé, tout en retapant la cuisine, chose que je lui demandais depuis aussi très longtemps. Alors pour nos 10 ans, j’ai accepté sa demande. Il me pointe le plus grand gars qui joue au billard. Mi-quarantaine, cheveux blonds coupés en brosse, yeux bleus, il semble bien ordinaire et surtout pas mon genre d’homme. Je m’approche lentement de la table. Ce que je dois faire est assez simple : je discute avec ce cher monsieur, en me servant un peu de mes charmes. Puis, mon homme va venir me sauver, comme un super-héros, prouvant sa supériorité mâle et méritant le droit de m’avoir pour les dix prochaines années. Un vrai mâle alpha qui repousse le prétendant. Je trouve cela vraiment stupide, mais je joue le jeu ; bientôt cela sera fini et j’aurai la paix, du moins je l’espère.

La partie est vraiment avancée. Je m’accote sur le mur tout près pour suivre la fin. Les deux gars me remarquent à peine tellement ils sont concentrés. C’est long, et ca m’exaspère. Je m’approche de ma cible et je lui susurre à l’oreille « vas-y beau blond, mets la dedans !» en utilisant une voix si sensuelle que je m’étonne moi-même. Il me jette un long regard, puis me fait un clin d’œil. Je ne sais pas si je lui ai porté chance mais toujours est-il qu’en moins de cinq minute, il termine la partie, victorieux. L’autre, un jeune paraissant plutôt bien –j’aurais préféré avoir à le draguer- fit une moue, sortit un billet de 20$ qu’il mit sur la table et partit.

– Alors, tu veux en jouer une ? 20$ au gagnant, me demanda-t-il.

– Je voudrais bien mais je n’ai pas cette somme sur moi, lui répondis-je.

– Que pourrais-tu m’offrir alors ?

-Une bonne baise ?

-Dac, répondit-il immédiatement, commençant à placer les boules.

J’étais très confuse et gênée. Je ne savais vraiment pas comment j’avais pu dire cela à ce pur inconnu alors que je ne fais même pas ce genre d’offre à mon propre mari ! « Probablement l’alcool »me dis-je, me promettant d’être un peu plus prudente ; après tout, je ne veux pas que ca finisse en bagarre !

La partie commence. C’est lui qui casse, force masculine oblige. Puis c’est à mon tour. Je m’installe pour faire mon coup et je réalise que d’où il est placé, mon opposant peut tout voir de mes seins ; penché par devant, je sens mes mamelons qui ne font qu’effleurer la blouse noire dont je suis vêtue. L’idée de m’exhibitionner ainsi me rend mal à l’aise et je pense qu’il faudrait que j’attache un bouton ou deux de plus sur ma blouse le temps de la partie. Finalement, je ne fais rien d’autre que prendre mon temps, sentant mes mamelons se durcir. Je reste concentrée sur la table et je fais mouche ; j’aurai les petites. Je souris à mon adversaire qui me rend la pareille. Il me regarde, ou plutôt me dévore des yeux, avec sa bouteille de bière sans étiquette à la main, attendant de voir ma prochaine position. Je reste du même côté de la table, il aura donc encore vue sur ma poitrine. Même réflexion que lors du coup précédent, même inaction. Cette fois je rate, c’est de nouveau à son tour. Il en rentre deux rapidement suivi d’un coup vraiment moche; il retourne à sa place, c’est à moi de jouer. J’observe la table et je me rends compte que je n’aurai pas le choix d’y aller par l’autre côté. « Il a fait exprès ce salaud pour mieux me voir le cul » me dis-je à voix basse. Je devrais le contrarier et rester de ce côté, mais finalement je traverse et m’installe. Et d’où il est, avec la position que j’ai, et la minuscule jupe noire que je porte, mon cul, il le voit, c’est sûr. L’idée de baisser ma jupe un peu pour cacher un peu plus, ou de prendre une position qui m’expose moins me traverse rapidement l’esprit, mais je suis installée, alors je préfère me concentrer sur mon coup. Ce n’est d’ailleurs pas évident. Je sais qu’il me regarde, ce qu’il regarde et cela nuit à ma concentration. Je sens l’excitation monter en moi, et mon vagin se lubrifier abondamment. Je réussis mon coup et me replace pour le suivant. Je suis juste devant lui et mon malaise est à son comble, ainsi que mon excitation, ce que je n’arrive pas à expliquer. Je n’arrive pas à me concentrer et je frappe plus à l’aveuglette qu’autre chose. La boule visée n’est même pas touchée mais qu’importe, j’en ai rentrée une autre.

Je sens une main dans mon entrejambe. Non mais pour qui se prend-t-il ? Une claque en plein visage. Paf ! Voilà ce qu’il mériterait, me faisant une image mentale du geste pendant que j’écarte un peu plus les jambes, me laissant aller aux caresses qui me sont offertes. Tout en continuant ses caresses sur mon clitoris qui est littéralement enflammé, il me pénètre profondément. Je pousse un gémissement de plaisir qui en dit long sur mon état d’esprit. Justement, mon état d’esprit, celui que mon cerveau a, est complètement déboussolé ; c’est la panique au dernier étage ! Je voudrais le frapper, lui briser ma queue de billard sur la tête ou crier à l’aide. Cependant, depuis quelques instants déjà, mon corps ne répond pas à mes commandes ! Pourtant, je n’ai pas perdu la tête, je ne me sens pas intoxiquée, rien. C’est comme s’il y avait eu un coup d’État et que ma conscience n’était plus aux commandes ! Je me laisse aller au mouvement de va-et-vient, savourant ce qui se passe. « Je te laisse continuer et je reviens dans deux petites minutes ». Je ne comprend pas trop pourquoi il me dis cela, puis je réalise que je suis en train de me faire baiser par… la bouteille de bière ! Cette idée m’horripile au plus haut point. Je tends la main, prend la bouteille et continue le mouvement. C’est tellement bon ! Mon partenaire disparait de ma vue. Je continue de bouger la bouteille comme si c’était un dildo, prenant plaisir à stimuler plus particulièrement certaines zones à l’intérieur de moi. Mon autre main caresse mes seins. C’est tellement bon ! « Tu vas pouvoir mieux voir ce que tu fais… et nous aussi !» me lance mon partenaire qui est de retour. Il pointe en direction de l’écran géant devant moi, où je suis la vedette ! Je me vois, penchée sur la table de billard, les seins a l’air, la jupe relevée et jouant avec une bouteille. Quel spectacle ! Je pense aux autres gars attablés qui doivent s’en mettre plein la vue. Je sais que je devrais arrêter, ou au moins demander d’arrêter la caméra. Mais je ne tente rien, de toute façon c’est mon corps qui dirige, et toute résistance est inutile. En même temps que les sensations augmentent, le désir d’uriner fait son chemin lui aussi. Qu’à cela ne tienne, j’urinerai par terre s’il le faut, mais il est hors de question que je m’arrête ! Je sens ma respiration qui s’accélère à chaque mouvement, mes jambes qui tremblotent légèrement et mon sexe qui est gonflé à bloc. La sensation d’uriner disparaît après quelques minutes, laissant place à une nouvelle sensation à l’intérieur de moi, plus forte que tout ce que j’ai ressenti dans ma vie. Je m’appuie sur la table et pousse un grand cri de jouissance. WOW ! Ma main tenant la bouteille se retrouve toute trempée d’un liquide non identifié. Mon cerveau est complètement déconnecté, la tête me tourne, je n’ai jamais joui de façon aussi intense auparavant !

Je reste ainsi, affaissée sur la table, incapable de bouger, pendant de longues minutes. Il s’approche de moi, me prend la main et me tend un condom. Alors que d’habitude je trouve cela un peu dégoutant, je baissai son pantalon, lui installa le condom et me mis a le sucer du mieux que je pu, siphonnant son pénis tout en utilisant ma main pour les zones ou je ne me rendait pas. « Caresse-toi » me demanda-t-il, une autre chose que je refusais à chaque fois a mon mari. Ma main descendit sur mon clitoris, qui était encore bien gonflé, bien excité. Rapidement, j’eus un autre orgasme, tremblotant de toute part mais continuant la fellation, tout en faisant bien attention à ne pas rien accrocher avec mes dents. Au bout d’un moment, il me releva, s’allongea sur la table de billard et m’attira vers lui. Je m’installe au dessus de lui et commence à le chevaucher. Cette fois, je ne regarde pas mon partenaire mais l’écran géant où je peux m’observer, talons hauts aux pieds, bas de nylon et jarretelle, les genoux bien appuyés sur la table, la jupe relevée qui laisse voir mon cul dont la blancheur est contrastante, mes hanches qui ondulent, qui bougent comme si je faisais une danse, ma blouse déboutonner et mes deux seins qui ballottaient allègrement au rythme de mes mouvements de bassin. Je suis tellement excitée et ouverte qu’une rame de métro pourrait me prendre… je songe soudainement à mon mari. Wow, qu’est-ce que je fais là avec ce pur inconnu, et cela directement sous ses yeux ? Je sens que je vais jouir à nouveau, alors j’active la cadence. Je ferme les yeux, et je le laisse monter en moi. L’orgasme est encore plus puissant que les autres. Je m’arrête, vidée de mon énergie. L’homme a joui lui aussi. Après quelques minutes, il me retourne délicatement, se relève et me dit « au billard, lorsqu’on empoche la noire avant la fin, on perd… ». Mon mari arrive alors. Il me regarde, me prend par la main, ne disant pas un mot et me reconduis à la maison. Je sens que je devrais dire quelque chose, ou faire quelque chose, mais je n’arrive pas à penser de façon cohérente. Je sais qu’il a tout vu….

Jamais nous n’avons reparlé de cette soirée. Jamais je n’ai compris ce qui était arrivé. Mais depuis ce temps, je prends mon plaisir d’une façon bien plus intéressante que jamais auparavant. J’ai des fantasmes, des images, des désirs, ce que je refoulais certainement au fond de moi auparavant. Il m’arrive même régulièrement de me caresser en solitaire ! D’ailleurs, juste en écrivant ces quelques pages, je me suis caressée au moins 4-5 fois ! Mon mari ne s’est plus jamais plaint de mon manque d’enthousiasme pour la sexualité. Je fais moi-même très souvent les premiers pas… C’est sûr qu’il croit que je fais cela pour me faire pardonner… si seulement il savait !! De l’autre côté, je n’accepte pas toujours du premier coup les avances de mon homme, mais je ne les refuse plus jamais : je les négocie ! Une femme sait se faire désirer….

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